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La photo commence lorsqu’enfant, le noir se fait dans le salon et que mon père allume le projecteur pour une séance de diapositives. Le bruit du ventilateur, le rayon lumineux qui écrit sur le mur blanc les images du passé proche, ou plus lointain. Puis j’ai aussi le souvenir d'une odeur, celle du cuir qui enveloppe le Kodak, pour protéger cet objet magique, précieux et rare dans ces années 60.
Quelques décennies plus tard, l’aventure numérique va me permettre, en autodidacte, d’expérimenter et de dompter mon matériel pour le mettre au service de ma recherche. L’image ne doit pas être freinée par la technique pure. Elle permet d’aller plus vite, de comprendre, mais il faut aussi savoir s’en affranchir, pour assouvir sa passion et la garder intacte.
Les photographies de concerts, festivals et autres rencontres musicales font parties de mon domaine de prédilection. Impossible de prévoir, impossible de gérer les lumières, pas de seconde chance… L’instant scénique reste unique, il faut essayer d’en saisir la saveur sans le dénaturer. L’adrénaline de cette ambiance de la scène est aussi ressentie par le photographe. Le flot des spectateurs agités, les basses qui font vibrer les poumons, les guitares qui hurlent des cris à déchirer les tympans… Retranscrire ces moments reste indescriptible et magique. Très addictif même… Si bien que cette pandémique année sans pouvoir jouer avec l’ombre et la lumière des projecteurs colorés, permet de voir combien ces artistes nous sont indispensables à tous.
Le positif de cette disette reste qu’il faut trouver de quoi alimenter la passion qui nous anime, en découvrant d’autres univers photographiques.

A la recherche de ces petits bleus, j’ai passé quelques heures à scruter les sentiers des sous-bois, avant de tomber sur cette unique souche boisée, garnie de mon précieux trésor ! Juste avant de me retrouver de nouveau confiné pour un mois et privé de sorties automnales. Un exercice macrophotographique imposé par une privation longue durée de mes images favorites. Cette pandémie aura au moins eu l’avantage de me faire sortir de mon activité festivalière et musicale : aucun groupe n’a pu exposer ses mélodies en salle ou en plein air depuis des mois, ce qui semble une éternité. Le choix d’une série exclusive se justifie par cette fascinante couleur, peu représentée sous cette forme dans la nature.

Virtual exposure

[le mot "exposure" en anglais au lieu du mot exhibition est effectivement un choix]

Le bleu n’est pas que dans le ciel
[Chlorociboria aeruginascens]

Focus sur une page bleue que la nature nous propose,
habituellement parée de mille roses.
Il est offert au promeneur aguerri,
de laisser flâner ses yeux, même par temps de pluie.
C’est alors que la récompense prend la forme de couleurs inhabituelles,
sur une souche abritée d’un feuillage ombrelle.
Le petit cirque des champignons bleus
se dévoile, à la faveur d’un éclat de soleil paresseux.
Immortaliser ce moment sans déranger,
afin de mettre en valeur cette parure bleutée,
par le vol de quelques clichés numérisés.
Puis, l’écrin protecteur, bien vite refermer.

C’est en parcourant les festivals rock en plein air que je prends le plus de plaisir à capturer les émotions, les instants de vie uniques des artistes en scène.
Les mimiques, les faciès déformés par le plaisir, les corps tordus au son des mélodies grinçantes et puissantes des guitares, les sourires et la sueur…
Des instants de partage avec des musiciens qui une fois sur scène se transforment pour tout donner au public. Ce public, qu’il soit quelques dizaines ou quelques centaines, ne va rien changer à la dépense d’énergie que va restituer le groupe sur scène. C’est cette magie qu’il est bon d’entendre et de s’imprégner.
Pour avoir le privilège de rencontrer ces artistes et de partager l’avant/l’après scène, j’ai toujours l’impression d’un dédoublement de personnalité. Parfois très réservés en back office, ils deviennent alors des bêtes de scène extraverties méconnaissables face au public qui les adule.
Au-delà de la technique, figer ces images, restituer cette ambiance, c’est un challenge que j’adore relever. Mais c’est un déchirement que d’effectuer une sélection aussi restrictive parmi les milliers de clichés ! Alors si vous retrouvez un peu de ces émotions de concerts à travers ces photos, j’aurai rempli cette mission éphémère. Je remercie les organisateurs de tous ces festivals rock et bien sûr les artistes pour l’accueil bienveillant qu’ils me réservent à chaque fois.

Virtual exposure 2

[le mot "exposure" en anglais au lieu du mot exhibition est effectivement un choix]

Je ne suis pas Freddie Mercury
[Arrêt sur image]

Je suis à 2m de lui... Face à lui. Depuis plus d'une heure je suis imprégné du son de sa voix. De la justesse des musiciens et du show. Le public est envoûté...
Je suis à 2m de lui, la longueur du piano à queue noir nous sépare. Ses doigts glissent sur le clavier et il chante "...Mama, ooh, didn't mean to make you cry.. "
Je me sens piégé. Je suis en face d'un monstre sacré, en face de Freddie Mercury !
Je suis à 2m de lui. Je suis le seul à voir son visage, la scène est à ma gauche, le public à ma droite et le piano à l'angle de la scène regarde un rideau noir. Un petit interstice dans le tissu me permet de glisser l'objectif de mon appareil photo.
Je suis à 2m de lui, je peux voir la sueur perler sur son front, et je sens la puissance de sa voix, son souffle. Le public entonne à l'unisson un "mama..."
Je suis à 2m de lui et nous sommes le 30 juin 2023. J'avoue m'être pincé croyant avoir fait un saut dans le temps de quelques décennies en arrière...

Merci la magie du Festival de Poupet au groupe « God Save the Queen » ou plutôt aux argentins de « Dios Salve a la Reina » pour ce concert exceptionnel sans excès et tellement juste dans l'interprétation de ce tribute. Merci à « Sergio » pour son contact, à Jean-Marie pour l’accréditation, à Benoît pour son accueil et à Philippe le boss.

NB : Pour plus d'informations, au survol des images une infobulle vous permet de lire quelques explications. Elles se retrouvent en bas d'exposition.

La numérotation représente l'ordre chronologique du concert, pour des raison de présentation sur cette page cette chronologie n'est pas respectée.
Néanmoins il est possible de les lire dans l'ordre présenté.

01-Ouverture du festival, première date, nous sommes le 30 juin 2023, la première partie est consacrée à un tribute aux Beatles avec le duo « sgt Pepper » puis c’est au tour du Groupe « Chef and the Gang » avec le célèbre Chef étoilé Philippe Etchebest à la batterie. Le public du théâtre de verdure est complet quand résonnent enfin les premières notes de « One Vision »...
03-« Under Pressure » Le vigile du crash est lui aussi sous pression (relative) et l’éclairage d’un spot baladeur l’isole de la foule des spectateurs au moment où je déclenche mon reflex.
02-« Tie Your Mother Down » Le poing levé, les photographes de la fosse (crash) sont aux premières loges pour capter les mimiques du chanteur, copie conforme à Freddie Mercury (Queen), aussi bien vocalement que physiquement.
05-Derrière la scène, face au public je me glisse pour mordre la poussière : « Another One Bites the Dust »
08-« Bicycle race » toujours vissé devant son piano : I want to ride my bicycle !
04- Le doigt pointé… One shaft of light that shows the way Un rayon de lumière qui indique le chemin « A Kind of Magic » : One dream, one soul, one prize… Un rêve, une âme, un prix.
06-Installé au piano sur l’air de « Killer Queen » où il est question de Moët et Chandon, Caviar et cigarettes pour les invités prestigieux de la Reine !
09-You say black I say white, Tu dis noir, je dis blanc...
12-« Crazy Little Thing Called Love » Folle petite chose qu’on appelle l’amour, guitare sèche en bandoulière il appelle en renfort des riffs électriques majestueux.
10-Changement de tenue pour You're my sunshine and I want you to know, Tu es mon rayon de soleil, et je veux que tu saches … « You’re My Best Friend »
11-« Love Of My Life » Comme un archet sur un violon invisible avec son pied de micro : Love of my life you've hurt me, you've broken my heart and now you leave me. Amour de ma vie, tu me blesses, tu m'as brisé le cœur et désormais tu me quittes.
07-Recommended at the price, Insatiable an appetite, Wanna try ? Recommandé pour le prix, Insatiable à l'appétit, veux-tu essayer ?
13-« Living On My Own » Le poing rageur, And everything is coming down on me, down on me, Et tout me tombe dessus, me tombe dessus...
14-« I Want To Break Free » Petite immersion sur l’avancée de la scène, face caméra et toujours le poing rageur : God knows I want to break free, Dieu sait que je veux me libérer !
15-« I want It All » I want it all I want it all I want it all and I want it now, Je veux tout, je veux tout, je veux tout, et je le veux maintenant ! Depuis les dernières chansons du set, le public conquis est immergé dans un magnifique jeu de scène et assite à un véritable show de Queen ressuscité. Pas de doutes à en voir les smartphones s’agiter devant !
16-Sing it : « We Will Rock You »
17-Avec des paroles difficiles en anglais, le yaourt est de mise pour cet hymne mythique et son solo de guitare diabolique !
18-« Bohemian Rhapsody » - « We Are The Champion » Torse nu au piano pour ces deux mélodies fabuleuses et reprises par le public. Moment magique pour le photographe que je suis, hypnotisé par la voix et la ressemblance extrême du chanteur avec Freddie Mercury, l’inoubliable interprète et compositeur de ces deux chansons. « No soy Freddie Mercury » me dira-t-il plus tard !
19-« Don’t Stop Me Now » - « Show Must Go On »
20-Le roi remet sa couronne, le show doit continuer, la musique nous vient spontanément... The show must go on, inside my heart is breaking, my make-up may be flaking, but my smile still stays on... Le spectacle doit continuer, à l'intérieur mon cœur est en train de se briser, mon maquillage est peut-être en train de s'écailler, mais mon sourire reste encore...